Vivre en fourgon aménagé est-il écologique ?
Nous avons fait un changement radical dans nos vies : tout plaquer pour vivre en fourgon aménagé. Nous nous sommes séparés de toutes nos possessions (ou presque) pour transformer une ancienne ambulance en maison sur roues. Pourquoi ? Parce qu’on voulait vivre mieux avec moins via une solution adaptée à notre budget. Pour nous ce mode de vie est aligné avec nos valeurs et notre engagement pour l’environnement. Pour autant, si on regarde juste l’étiquette : vivre dans un camion de 3.5 tonnes qui carbure au diesel ? Qu’est-ce qu’il y a d’écologique là-dedans ? On confond souvent vivre en fourgon aménagé comme nomade avec la dernière mode qu’est la vanlife. C’est pourquoi dans cet article, je démonte les idées reçues et vous explique pourquoi vivre en fourgon aménagé est un mode de vie plus écologique pour nous.
On parle de quoi ici ?
Vivre en fourgon aménagé pour un mode de vie écologique ?
Le cliché de la vanlife…
Dans mon introduction je fais une distinction entre vivre en fourgon aménagé comme nomade et la vanlife. Pourquoi ? Parce que je ne nous considère pas comme « vanlifers » mais comme nomades en slow travel. Vous allez voir la différence est IMMENSE.
La vanlife c’est quoi ? Si au départ cette expression anglophone (= vie en van) était synonyme de liberté, rapprochement avec la nature et retour à l’essentiel, aujourd’hui c’est une tout autre histoire. En effet il vous suffit de taper « vanlife » dans n’importe quel réseau social pour tomber sur des images de véhicules aménagés garés près de paysages à couper le souffle avec si possible une jolie nana habillée en bohème qui prend la pose. D’un mode de vie marginalisé, la vanlife a été rendue sexy par les réseaux sociaux. Il n’y a qu’à voir l’explosion des ventes de camping-cars, fourgons aménagés et autres utilitaires sur les dernières années pour comprendre que la vanlife est à la mode.
…Et le retour à la réalité
Le problème avec la mode c’est que tout le monde veut la suivre même si on n’est pas forcément sensibilisé à ce mode de vie. Derrière les photos Instagram bien cadrées et mises en scène se cachent une autre réalité : la vanlife est difficile. On doit constamment s’adapter à notre environnement et vivre dans 10m². C’est comme ça qu’on tombe sur des dérives majeures qui ternissent l’image de ce mode de vie :
- Des coins de nature ravagés par les nouveaux vanlifers qui pensent que l’environnement est une poubelle ;
- Des toilettes (avec papier toilette) derrière chaque buisson ;
- Une course à qui fera le plus de kilomètres pour voir le plus de régions avec son van ;
- Un irrespect de l’environnement sur lequel on se trouve et des locaux ;
- L’évacuation sauvage des eaux usées ;
Et je m’arrête là car ça ne me plait pas vraiment de devoir me faire taxer de toutes ces actions car la vanlife a cette image-là.
Si on regarde le fait de vivre en fourgon aménagé sous cet angle-là, la conclusion est sans appel : c’est un mode de vie anti écologique et qui répond à notre société de consommation actuelle.
Mais ça c’est un tout petit angle que les médias aiment bien mettre en avant. Notre angle à nous est celui de plein de personnes qui choisissent ce mode de vie pour des raisons très pertinentes. Allez, je vous raconte pourquoi on a choisi la vie nomade en camping-car à 2 dans 10m² ! (Vraiment pourquoi on s’inflige ça ??)
Pourquoi nous avons choisi de vivre en fourgon aménagé à l’année ?
Pour poser les bases, nous vivons à 2 dans Nevada, une ancienne ambulance de 2001 que nous avons entièrement retapée pour vivre dedans.
Nous avons choisi ce mode de vie temporairement. SURPRISE. Eh oui, pour nous vivre en fourgon aménagé n’est pas notre plan de vie. C’est la première brique d’un autre projet bien plus grand et plus ancré (suspense à son comble).
Vivre en fourgon aménagé permettait de coller davantage à nos valeurs écologiques :
- Autonomie électrique par le solaire
- Aménagement petit et mobile qui évite la construction ou la location d’un bien sur lequel on n’a pas d’emprise (isolation par exemple).
- Ressources très limitées dont la consommation et la quantité doivent être connues en permanence : eau, carburant, électricité, gaz.
- Vivre avec beaucoup moins : dans un van le minimalisme est de rigueur !
- Être libre de se déplacer où l’on souhaite dans une zone définie sans vivre enfermés dans du béton : on explore à vitesse de tortue une région précise en prenant en compte chaque kilomètre.
Bref, ce mode de vie que l’on expérimente depuis quelques mois nous permet surtout une chose : prendre conscience de notre impact sur l’environnement et de ce qu’il nous apporte. On vit avec le soleil car il faut charger nos batteries, on économise chaque goutte d’eau pour ne pas remplir le réservoir tous les 4 matins, on modère l’utilisation du chauffage pour les mêmes raisons et ainsi de suite.
La deuxième chose la plus importante est qu’on ralentit. Vivre en fourgon aménagé à l’année nous force à ralentir car nous n’avons pas les mêmes contraintes qu’en appartement et qu’on vise cette vie plus écoresponsable.
Vivre en fourgon aménagé : analyse de notre impact écologique
Maintenant que l’on vous a expliqué notre vision de la vie nomade en camping-car, voyons en détails comment cela peut en effet être plus écologique. Pour les étapes qui suivent, je prendrai toujours notre exemple avec notre consommation. Cela ne concerne que NOUS. D’autres nomades peuvent ne pas du tout avoir le même impact.
Le véhicule choisi
Notre maison sur roues
Commençons par la chose sans laquelle ce mode de vie serait impossible : le véhicule. Si nous avons fait le choix de vivre en fourgon aménagé à l’année, il est possible d’aménager quasiment tous les véhicules : utilitaires, bus, voiture, 4×4, camion… Chaque véhicule va peser son poids, avoir sa propre consommation de carburant et forcément son impact carbone individuel.
Pour notre part, nous avons choisi un Renault Master de 2001 à diesel (booooou du diesel je sais), de 6m de long. Pourquoi ?
- C’est une veille ambulance donc nous voulions lui donner une seconde vie.
- En étant de 2001, le moteur n’est pas encore bourré d’électronique : c’est un moteur fiable que l’on peut réparer rien qu’en ouvrant le capot.
- 6m de long (cabine avant comprise), nous permettait d’avoir assez d’espace à 2. La taille au-dessus aurait été trop grande et en dessous trop petite. Puis, conduire un bus ou un camion c’est drôle sur le papier mais ça consomme énormément, il faut un autre permis, ça pollue bien plus et il faut pouvoir circuler et se garer.
Impact carbone d’un véhicule moderne
Notre mémère de plus de 20 ans a déjà bien compensé son impact de fabrication. Nous sommes d’accord, les moteurs récents ont un meilleur rendement et limitent l’émission de particules fines même s’ils ne l’empêchent pas du tout.
La fabrication d’une voiture de type SUV de 1400 kg émet 11 tonnes de CO2e. Pour les plus gros modèles pesant 2500 kg (presque autant que Nevada vide), c’est 15 à 20 tonnes de CO2 émises. Il faudra plus de 10 ans pour amortir cette dépense carbone. Et même en conservant un SUV plus de 10 ans, il sera toujours en décalage à cause du nombre de kilomètres annuels effectués.
Ce qui nous amène à notre 2e point pour Nevada : la pollution liée au transport.
Pollution du transport et vanlife
Voiture individuelle VS fourgon aménagé
Quand nous avons décidé de vivre en fourgon aménagé, il était évident que ce ne serait pas pour faire un tour d’Europe en 3 mois et avaler 100 000 kilomètres.
Nevada est notre maison ET notre moyen de transport. Nous n’avons pas une maison et 2 voitures comme c’est le cas dans de nombreux ménages.
Pour autant, nous dépassons rarement les 300 km par mois avec Nevada. Avec pour but de rester en dessous de 3500 km par an, nous faisons beaucoup moins de kilomètres que quelqu’un qui prendrait sa voiture quotidiennement pour aller au travail et en plus faire des grandes distances pour partir en vacances. Attention, si vous lisez ces lignes et que vous vous sentez visé, ce n’est pas le cas ! Nous cherchons juste à vous montrer notre manière de voir la balance.
Avec 31% des émissions de gaz à effet de serre françaises, le secteur des transports est celui qui pollue le plus en France. Pour 72% des français c’est un moyen de transport quotidien y compris sur de très courts trajets. Un français fait en moyenne entre 12 000 km et 13 000 km par an avec une voiture individuelle.
Le slow travel comme mode de voyage
Le but avec Nevada est de pratiquer le slow travel : voyager très lentement car nous avons toute la vie devant nous. Ainsi, il arrive qu’on ne roule pas pendant 1 semaine car on se plait à l’endroit où nous sommes. Sur place, nous avons nos meilleurs alliés pour les trajets du quotidien : nos pieds, nos vélos et les transports en commun s’il y en a. Il arrive que l’on ne se déplace que de 2 km, car tant que le paysage change à la fenêtre ça nous convient. Pour nous, pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour en prendre plein les yeux. Par exemple, au moment où j’écris ces lignes nous sommes dans la même région depuis 4 mois, et cela nous convient très bien.
En ce qui concerne les longues distances, nous avons fait le choix de ne pas les faire avec notre fourgon aménagé et de privilégier des mobilités plus douces comme le train.
Ainsi, même si nous roulons au diesel, nous ne polluons pas plus (voire beaucoup moins) qu’une personne avec une voiture individuelle.
Comment vivre en fourgon aménagé et se chauffer sans surconsommer ?
Isoler son logement pour chauffer moins
La question qu’on nous a le plus posée cet hiver… Mais comment vous vous chauffez ? Car oui, derrière les images de vanlife avec une tasse de thé et de la neige au bord du van il y a une réalité : nous vivons dans un véhicule en tôle. La tôle subit de très gros changements de températures. Il fait humide, il fait froid et là plus personne ne se trimballe en culotte pour poser pour Instagram.
Pour vivre en fourgon aménagé à l’année de manière écoresponsable misez sur une très bonne isolation. Dans notre ancien appartement en classe énergétique G (j’exagère à peine), notre bilan carbone passait presqu’entièrement dans la période hivernale. En effet, nous vivions dans un bâtiment très mal isolé, voire pas du tout, avec de grandes hauteurs de plafond et des combles non isolés au-dessus. Résultat : nous devions pousser le chauffage au gaz en permanence pour ne pas perdre nos orteils. Ce sont les oiseaux au-dessus qui devaient être contents ! Notre cas n’était pas isolé puisque plus de 50% des logements en France sont en classe énergétique D ou E et plus de 30% en classe F ou G.
Dans notre fourgon aménagé nous avons choisi une isolation entièrement naturelle à base de liège et de laine végétale. Cela ajouté à la protection de toutes les vitres avec des isolants la nuit ou quand il fait trop froid, nous permet de conserver la chaleur ou la fraîcheur suivant les saisons. Évidemment, cela reste de la tôle en extérieur. Nous chauffons tout de même de temps en temps quand il fait trop froid ou pour chasser l’humidité. Dans tous les cas, nous n’avons pas prévu d’aller dans des coins où il fait -20°C avec notre camping-car.
L’impact énergétique de notre chauffage
Notre chauffage est un chauffage au diesel piqué dans notre réservoir. On peut encore discuter ce choix car il existe des chauffages au gaz et des aérothermes qui fonctionnent avec le circuit du liquide de refroidissement du véhicule quand ce dernier tourne. Sauf que le but pour nous n’est pas de faire tourner le moteur pour avoir du chauffage hein. On sait que de nouvelles solutions existent avec des chauffages à alcool, reste encore l’homologation à prouver.
Nous avons commencé à vivre en fourgon aménagé en plein automne et nous avons directement enchaîné sur l’hiver. Nous n’actionnons le chauffage qu’à certains moments de la journée (et pas tous les jours). De plus il se régule avec un thermostat pour ne pas dépasser 19°C la journée et 16°C la nuit ou le matin. Un aussi petit espace chauffe très vite donc nous consommons peu de carburant pour chauffer. Cela fait que nous avons un impact écologique beaucoup plus faible actuellement que dans notre ancien logement.
N.B : le poêle à bois nous a traversé l’esprit, mais pas très sécurisé ni homologable en France sur un véhicule habitable 😉.
L’autonomie électrique de notre vie nomade
Devenir autonome en électricité
Vous ne souhaitez plus payer de facture d’électricité ? Devenez autonomes ! C’est aussi en ça que vivre en fourgon aménagé nous aide pour notre projet futur. Grâce à notre toit en panneau solaire et notre installation électrique nous somme 100 % autonomes en électricité.
Et quand il pleut pendant 3 semaines ou que nous sommes garés sous des arbres ? Nous avons installé un chargeur indépendant permettant de rentabiliser l’alternateur de notre moteur pour charger nos batteries quand nous roulons.
Il ne faut pas négliger l’impact écologique de la fabrication de nos batteries. Ce sont des batteries gel plomb-carbone constituées de métaux rares etc. Pour autant est-ce pire que si l’on achetait une voiture électrique neuve où les batteries sont beaucoup plus importantes ? Je ne pense pas. Certes, comparons ce qui est comparable mais voyez le bilan :
- Nous produisons notre électricité grâce à nos panneaux solaires (qui ne sont pas fabriqués avec des terres rares).
- Nous pouvons revaloriser l’énergie de notre moteur en marche pour produire un complément d’électricité sur nos trajets.
- Nous avons drastiquement réduit notre consommation électrique comme vous allez le voir après.
En moyenne en France :
- Un logement de 20m² habité seul consomme 2400 kWh par an d’électricité.
- Un logement en couple de 60m² passe à environ 7200 kWh.
- Une maison de 120m² occupée par 4 personnes peut monter au-delà de 18 000 kWh.
Diminuer sa consommation d’électricité en van
Pour vivre en fourgon aménagé et réussir à être autonome en énergie électrique nous avons revu notre consommation à la (très grosse) baisse :
- Electroménager lowtech : pas de mixeur, de machine à café, de micro-ondes, de batteur ou autre, vive le manuel !
- Nous avons une liste précise de tous nos appareils consommant de l’électricité et ceux-ci doivent être indispensables pour notre quotidien.
- Nous connaissons la consommation électrique de chaque appareil pour surveiller l’état de nos batteries.
- Nous optimisons notre consommation en traquant chaque petite consommation inutile (du style un appareil branché en veille).
Vivre en fourgon aménagé pour apprendre à gérer ses ressources
Une consommation d’eau réduite par 12
La ressource dont nous sommes le plus dépendant car il s’agit de vie ou de mort reste l’eau. Pour vivre en fourgon aménagé on peut installer plusieurs volumes de réservoirs d’eau.
Nous avons un réservoir de 100 L d’eau propre. Ces 100 L nous servent à cuisiner, boire, faire la vaisselle, se laver, nettoyer etc. Avec 100L d’eau à deux, nous tenons entre 4 jours et 7 jours suivant le type de douche et leur fréquence (intégrale ou à la bassine).
Au mieux nous consommons donc 7L d’eau par jour et par personne et au pire 12.5L d’eau. Cela est une moyenne, il nous est arrivé de consommer plus en certaines occasion.
En moyenne, un français consomme 148L d’eau par jour. Cela est presque 12 fois plus que dans notre fourgon aménagé !
La gestion de l’eau dans un camping-car
Tous les jours nous vérifions notre niveau d’eau pour aviser la recharge voire réduire la consommation. Vivre en fourgon aménagé et notre vie nomade en camping-car nous ont appris à faire très attention à l’eau :
- Elle est souvent payante alors autant optimiser et espacer les recharges.
- Nous n’en trouvons pas partout, il faut s’adapter.
- On a rapidement oublié les douches de 20 minutes à grande eau. La douche est soit à la bassine et au gant pour utiliser moins de 5L d’eau, soit intégrale mais rapide et contrôlée pour ne pas dépasser 10L.
- On apprend à optimiser les eaux de cuisson ou de vaisselle.
- Nous avons installé des toilettes sèches à copeaux de bois qui ne consomment pas une goutte d’eau.
Même si nous avions déjà mis en place des astuces comme la technique du seau de récupération, notre expérience avec une réserve limitée nous a remis les idées en place pour un quotidien plus écologique.
De plus, nous n’achetons pas de bouteilles d’eau en plastique pour boire. Nous purifions notre eau grâce à notre système fait maison hyper efficace dont tu peux trouver le tuto dans cet article.
Zéro déchet et vie en van
Les dérives de la vanlife
La vanlife renvoie aujourd’hui une image très négative des nomades en véhicules aménagés notamment à cause des décharges sauvages.
Nous l’avons nous-mêmes observé, certaines personnes testant de vivre en fourgon aménagé oublient que la nature n’est pas chez eux. Ce sont les mêmes qui pensent que jeter ses détritus par la fenêtre de sa voiture n’a pas d’incidence. Soyons très clairs : nous ne cautionnons absolument pas ces comportements. Chacun est tenu de respecter l’endroit où il s’arrête et de gérer ses déchets même si les municipalités ne nous mettent pas toujours des poubelles à disposition.
Notre mode de vie zéro déchet en van
Concernant le zéro déchet dans notre vie nomade en camping-car, nous avons très peu changé nos habitudes d’avant. Nous faisons toujours au maximum nos courses sans emballage, nous trions toujours nos déchets dans le van et nous utilisons des produits solides, lavables et réutilisables. Nous avons gardé nos produits sains et écologiques pour s’occuper de notre maison sur roue et nous vidons toujours nos eaux usées (eaux de vaisselle avec du savoir noir dedans) dans un lieu fait pour.
Il y a tout de même quelques petites choses qui ont dû changer par manque de place ou par praticité :
- Nous nous sommes séparés de notre composteur Bokashi. Nous séparons au maximum les déchets organiques pour les mettre en compost collectif ou sinon les remettre dans la terre mais ce n’est pas optimal. Je cherche actuellement une solution pour continuer à composter tout en vivant dans une maison roulante.
- Nous avons repris le papier toilette car le stockage était devenu compliqué avec du papier toilette lavable. Nous réfléchissons également à une solution pour intégrer une mini douchette DIY à nos WC actuels.
- Nous avons souvent du mal à trouver des œufs en vrac et les boîtes d’œuf font partie de nos déchets de la semaine car on ne peut pas toutes les garder ou les revaloriser.
Devenir minimaliste pour vivre en fourgon aménagé
C’est pour moi là où nous avons le plus d’impact en choisissant de vivre en fourgon aménagé à l’année. Par définition nous avons un espace disponible très limité. Tous nos rangements sont utilisés pour les choses essentielles du quotidien.
Est-ce que ce serait ça devenir minimaliste ? Ne vivre plus qu’avec l’essentiel ? Peut-être, mais ce choix est surtout pragmatique. Nous avons vendu ou donné toutes nos affaires « inutiles ». Nous n’achetons rien à part des expériences comme une séance de ciné ou un bon restau. Pas de nouveaux vêtements, pas de nouvelle console, pas de nouveau bien de consommation. Et au final, nous n’en avons pas vraiment envie. Consommer de la seconde main et vivre avec moins mais mieux était déjà dans nos habitudes, mais là nous sommes passés au niveau supérieur.
Bref, nous sommes en pleine sobriété heureuse et choisie. On réalise rapidement la valeur des choses indispensables et celles qui prennent de la place pour rien. On éprouve beaucoup plus de bonheur quand on a un bien qu’on a choisi de garder, parce qu’il a été sélectionné. Et mine de rien, ça fait économiser de l’argent le minimalisme un peu forcé.
Comment manger dans un van ?
La dernière partie qui compte beaucoup pour un bilan carbone est l’alimentation. Vivre en fourgon aménagé ne veut pas nécessairement dire acheter des repas suremballées, industriels et tous prêts. Loin de là.
Comme nous y vivons à l’année, nous avons pensé Nevada pour pouvoir cuisiner comme à la maison. C’est-à-dire : manger bio, brut, de saison, végétarien et avec de bons petits plats. Je vous rassure, nous aussi on craque pour une pizza quand on passe devant un foodtruck (on a déjà fait un détour exprès). Pour autant, nous orientons toujours notre alimentation vers une alimentation durable, qui respecte notre corps et l’environnement.
Vivre en fourgon aménagé nous apprend aussi à cuisiner différemment pour économiser le gaz et l’eau.
Nous avons un petit frigo qui nous empêche de stocker trop de choses et donc de ne pas faire de gaspillage alimentaire.
Lors de nos courses, nous essayons toujours de récupérer des dates courtes pour éviter le gaspillage et faire des économies.
Vivre en fourgon aménagé : notre bilan carbone
Vivre en fourgon aménagé nous affranchit du « système » sur certains points. Pour autant, nous avons toujours besoin d’aller dans un commerce pour manger. Nous sommes toujours dépendants d’énergies fossiles comme notre carburant ou notre bouteille de gaz pour la cuisson. Nous utilisons toujours un véhicule thermique pour nos déplacements. Nous avons besoin d’un point d’eau adapté pour vivre.
Oui nous sommes des Écolos Imparfaits. Mais après tout ce que j’ai énoncé plus haut et surtout en refaisant notre bilan carbone avec l’ADEME, le constat est clair. Notre impact écologique n’est pas parfait mais il est beaucoup (BEAUCOUP) plus faible que quand nous étions sédentaires (3.2t VS presque 5t). En bonus, nous prenons chaque jour un peu plus conscience que la nature qui nous entoure est un cadeau précieux et fragile. Ce mode de vie temporaire est la première brique de notre grand projet d’autonomie qui verra le jour d’ici quelques années 😊.
Est-ce que cet article t’a aidé ? Est-ce que tu vis en van ? Partage-nous ton expérience de la vie en fourgon aménagé écologique en commentaire !
Sources
Datagir Ademe, Impact Carbone des mobilités.
ADEME, infographie, mieux se chauffer
Hellowatt, consommation électrique des françaisEau France, chiffres annuels
10 Comments
Dominique
Bravo pour ce choix, et les explications qui vont avec : elles m’ont convaincues, alors que j’étais sceptique au départ. Vous apprenez à concilier un mode de vie plutôt attirant et un mode de vie écologique. La réduction importante de votre espace vital intérieur explique beaucoup de choses.
J’ai 2 questions.
1 : n’est-ce pas trop difficile de vivre à 2 dans un aussi petit espace, et avez-vous des trucs à partager pour que chacun garde un peu de liberté par rapport à l’autre ?
2 : que faites-vous pour que votre mode de vie soit épanouissant ? Par quoi avez-vous remplacé la consommation ?
Merci pour ce partage !
Mélissandre
Bonjour Dominique,
Vivre à deux est en effet un challenge, on apprend à respecter l’espace de chacun et à s’accorder des temps seuls pour garder notre liberté individuelle.
Nous avons réalisé que la consommation ne nous apporte pas forcément de bonheur, elle remplit un besoin interne et pas forcément nécessaire. On passe beaucoup plus de temps à faire des activités créatives, à lire ou tout simplement à s’épanouir en extérieur.
Stéphanie Porée
Merci pour votre témoignage tout en transparence. Vous êtes inspirants et beaucoup plus écologiques et responsables que certains sédentaires. Bravo pour votre choix de vie.
Mélissandre
Merci pour votre soutien !
Hugo
Merci Mélissandre pour ton article de qualité !
Il est vrai qu’on peut amener à se poser cette question quand on voie tous les clichés qui traine sur internet concernant les vans aménagé 🙂
Merci pour toutes ces précisions, au passage je viens de te découvrir grâce à cet article ton blog est génial !
Mélissandre
Merci Hugo! En effet, il faut absolument dépasser le quotidien des vanlifers publiés sur les réseaux, la réalité est beaucoup moins glamour !
Marie de karma-sante.com
Wouawww, je suis admirative de votre mode de vie !
J’ai toujours voulu partir un temps en camping car, mais voilà je pense réellement que nous n’étions pas prêts à revoir notre mode de vie, alors que nous sommes soucieux de l’environnement, la nature, mais même si à ce moment Instagram n’existait pas, on avait quand même en tête les belles images dans les magasines.
J’espère que vous arriverez à votre grand projet, et un grand bravo pour votre participation réelle à préserver l’environnement. Je me sens ridicule avec mon tri, mon ceci, mon cela, qui est loin de ce que vous avez mis en place.
Mélissandre
Bonjour Marie, merci beaucoup pour ce message de soutien !
mika
bonjour, votre article est très intéressant, j’envisage aussi de me désédentariser mais en sacrifiant moins le confort que vous, dans le sens ou je convoite un airstream, motorhome americain des années 70, qui n’est autre qu’un mobilhome a moteur, avec une moto accrochée derriere pour aller travailler. du coup, je me demande si c’est pas anti-écolo… mais a vous lire, il semble que ce style de vie tire vers le minimalisme comme vous le dites et que par conséquent, c’est moins impactant que la vie sedentaire,
merci a vous en tous cas!
Mélissandre
Hello Mika, merci pour ton message et ton soutient. Chaque style de vie est différent. Si au final tu roules très peu avec ton airstream et que tu es autonome à l’intérieur pourquoi pas ? C’est un premier pas vers un mode de vie différent. Il y a aussi des modes de vie sédentaires bien plus écologiques/économiques que le nôtre mais nous avons effectué la comparaison avec notre vie d’avant 🙂