couche lavable comment ça marche
Le défi zéro déchet

Bébé en couche lavable : comment ça marche ?

Je suis Chloé, du blog Ralentir en Famille, sur lequel j’aborde tout un tas de sujets en lien avec la slow life, pour revenir à l’essentiel et prendre soin de soi, des autres et de la planète. Je suis aussi conseillère en couches lavables, c’est ce qui m’amène à aborder ce thème ici ! Mais au juste, une couche lavable comment ça marche ?

Vous êtes peut-être un peu sceptique… Des couches lavables ? On ne va quand même pas revenir aux couches de nos grands-mères en s’asseyant sur des décennies de féminisme, non ?

Rassurez-vous, il n’en est rien ! Les couches lavables modernes sont performantes, confortables et jolies. Et puis, entre temps, des lave-linges ultra-efficaces ont remplacé les bras musclés de nos chères mamies.

Mais alors, un bébé en couche lavable, comment ça marche ? C’est vrai que quand on commence à s’intéresser au sujet, on se retrouve vite perdu au milieu d’un jargon incompréhensible et d’informations toutes plus contradictoires les unes que les autres. Cet article vous permettra d’y voir un peu plus clair j’espère. Mais voyons d’abord pourquoi vous avez tout à gagner à vous lancer ! 

Pourquoi choisir les couches lavables ?

Pour prendre soin de la planète

Saviez-vous qu’un enfant utilise en moyenne 4500 couches entre sa naissance et l’acquisition de la continence ? Les couches jetables sont constituées d’un assemblage de matériaux complexes, dont certains sont issus de la pétrochimie, ce qui les rend impossible à recycler ou à composter. Une fois usagées, ces couches ne représentent pas moins d’une tonne de déchets pour un seul enfant.

D’ailleurs, si vous souhaitez accueillir votre bébé sans tomber dans le piège de la surconsommation, vous voudrez sûrement lire aussi Ma liste de naissance minimaliste et écologique.

Pour prendre soin de bébé

Plusieurs études menées depuis 2017 par 60 millions de consommateurs, puis par l’ANSES, ont révélé la présence de nombreuses substances toxiques dans les couches jetables : résidus de pesticides, dioxines, HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), phtalates, PCB… Certaines de ces substances sont classées comme cancérogènes ou perturbateurs endocriniens, ce qui pose quand-même question quand on sait qu’elles se retrouvent en contact avec la peau et les muqueuses du bébé 24h/24, dans une zone particulièrement sensible.

Pour faire baisser la facture

Oui !!! Passer aux couches lavables fait économiser (beaucoup) d’argent ! Petit calcul rapide : 4500 couches x 0,30€ la couche jetable en moyenne, on arrive à la coquette somme de 1350€ pour un enfant… Somme qui varie bien sûr en fonction de la qualité des couches et de l’âge de l’acquisition de la continence. Mais une chose est certaine : les couches lavables reviennent vraiment moins cher, surtout qu’elles peuvent tout à fait s’acheter d’occasion, se revendre ou servir à plusieurs enfants ! A titre d’exemple, il est possible de s’équiper en couches lavables neuves de bonne qualité à partir de 300€, même si, comme pour les jetables, le prix va beaucoup varier en fonction des marques et modèles. Presque 1000€ d’économies, c’est plutôt pas mal, non ?

Pile de couches en tissu

Quelles couches lavables choisir ?

Acheter des couches qui vous conviennent, c’est fondamental pour que ça fonctionne bien et que vous ne reveniez pas aux jetables. Là où ça se corse, c’est qu’en fonction de votre mode de vie, de la morphologie de votre bébé, de l’âge où vous commencerez, etc… la couche idéale ne sera pas forcément la même que celle de la voisine (enfin, de son bébé je veux dire !).

Couche lavable comment ça marche, les différents systèmes

D’une manière générale, toutes les couches lavables sont constituées :

  • d’une partie absorbante, qu’on appelle suivant les cas : insert, lange, absorbant, préplié…
  • d’une partie imperméable appelée surcouche, culotte de protection, shorty de protection ou encore couvre-couche.
Les autres lecteurs ont aussi aimé :  Comment fabriquer son liquide vaisselle écologique et efficace ?

Certaines personnes ajoutent un voile jetable en plus, pour faciliter le nettoyage des selles, ou un voile lavable en polaire pour ajouter un effet “au sec”.

Si vous creusez un peu dans le domaine des couches lavables, vous allez vite rencontrer une espèce de charabia incompréhensible, qui parle de TE1, TE2, etc… Qu’est-ce que c’est donc que ces trucs-là ?

Les couches lavables TE1 (tout-en-un)

Il s’agit de couches pour lesquelles il faut changer tout changer à chaque fois : la partie absorbante et la partie imperméable. Soit parce qu’elles sont cousues entre elles, soit parce que les inserts se mettent dans une poche de la surcouche, et que celle-ci se retrouve donc souillée à chaque change.

C’est le système qui ressemble le plus aux jetables : parfait pour la nounou par exemple. Cependant, l’absorption est limitée et il faut un plus gros stock pour tourner (minimum 25) et donc un plus gros budget.

Les couches lavables TE2 (tout-en-deux)

Avec ce système, on peut réutiliser plusieurs fois la partie imperméable si elle n’est pas souillée. On ne change ainsi que la partie absorbante, ce qui diminue le nombre de lessives, le nombre de couches à avoir et donc le coût.

En les préparant à l’avance, c’est ok aussi pour la nounou ou la mamie. On peut varier le nombre d’inserts et leur matière en fonction des besoins.

Il faut compter environ 20 à 25 absorbants et 6 à 8 surcouches pour un roulement sur 2 ou 3 jours.

C’est mon système préféré, mais comme je vous le disais, c’est très personnel !

Les couches lavables TE3 (tout-en-trois)

Les couches TE3 sont composées de 3 parties :

  • Un absorbant
  • Une nacelle imperméable, dans lequel on place l’absorbant
couche lavable TE3 insert culotte et nacelle
Insert absorbant, culotte et nacelle imperméable pour couche lavable TE3
  • Une culotte non imperméable, sur laquelle on fixe la nacelle

Dans ce cas, c’est la nacelle qui assure l’imperméabilité, et non pas la culotte. Si la nacelle et/ou la culotte ne sont pas souillées, il est possible de les réutiliser plusieurs fois.

A noter que ce système n’existe pas en taille unique. Comptez environ 4 à 6 culottes, 6 à 8 nacelles et 20 à 25 absorbants.

Les couches classiques

Les couches classiques sont des couches absorbantes mais non imperméables, qui doivent ensuite être recouvertes dune surcouche étanche. Le change se fait donc en deux étapes, contrairement aux systèmes TE1, TE2 et TE3. 

Les autres lecteurs ont aussi aimé :  5 utilisations des huiles végétales pour une routine beauté efficace et minimaliste

Très fiables et absorbantes, les couches classiques conviennent particulièrement bien pour la nuit. Elles sont généralement plus volumineuses que les autres.

En utilisation de nuit uniquement, il faudra prévoir 4 à 5 couches et 2 à 3 surcouches, de forme shorty de préférence.

Je vous ai présenté les systèmes les plus courants, mais sachez qu’il en existe encore d’autres : langes à nouer, langes carrés, plates et préplates

Pour aller plus loin, et connaître tous les avantages et inconvénients de chaque type de couches, ainsi que des exemples de marques de qualité, vous pouvez télécharger gratuitement mon Grand tableau de synthèse des couches lavables.

Couche lavable comment ça marche, quelle taille choisir ?

Comme pour les couches jetables, il existe plusieurs tailles.

  • Les couches dites “à taille unique” (TU), qui, comme leur nom ne l’indique pas, vont à peu près de 5 kg à 15 kg. Elles sont donc trop grandes à la naissance, du moins pour la plupart des bébés. Mais sinon, c’est un choix très économique.
  • Les couches “newborn”, sont spécialement adaptées aux nouveau-nés, de 2 à 5 kg environ, mais c’est variable suivant les marques. Si vous souhaitez commencer les couches lavables dès la naissance, c’est une option presque indispensable.
  • Certaines marques proposent des couches “à tailles” : il faut racheter la taille au dessus dès que bébé grandit (suivant les marques, il peut y avoir jusqu’à 5 tailles différentes). L’avantage, c’est que la couche est parfaitement ajustée au bébé. En contrepartie, cela vous reviendra bien plus cher.

Quelles matières privilégier ?

Pour la partie absorbante, d’une manière générale, je déconseille la microfibre. En plus d’être une fibre synthétique qui relargue des microplastiques dans l’eau, elle est peu absorbante et entraîne des fuites par compression.

Le chanvre et le bambou sont les matières les plus absorbantes. J’ai une préférence pour le chanvre, dont la production est plus écologique. Le coton convient bien aussi, à condition de le choisir bio pour limiter son impact environnemental et le risque de résidus de pesticides.

L’imperméabilité est le plus souvent assurée par un tissu en PUL (polyuréthane laminé), mais sachez qu’il existe aussi des surcouches en laine, une alternative 100% naturelle.

Pour vous assurer de l’innocuité des couches pour votre bébé, choisissez des couches au minimum certifiées Oekotex, et si possible GOTS (bio) pour les matières naturelles.

Où acheter ses couches lavables ?

Avant d’acheter, je vous conseille vraiment de passer par la location d’un pack de couches composé de différentes marques et systèmes. Cela permet de tester ce qui convient vraiment avant d’investir, et d’éviter de perdre de l’argent avec des couches qui ne conviennent pas. En plus, la plupart des loueurs déduisent le prix de la location si vous achetez ensuite chez eux, donc vous n’y perdez rien.

Je propose d’ailleurs un pack clé en main “atelier en ligne + location” qui permet de se lancer sereinement dans l’aventure des couches lavables.

Si vous souhaitez acheter du neuf, je vous conseille les sites Lillynappy ou Rebelle de Nature (qui propose aussi de l’occasion d’ailleurs).

Sachez aussi que les couches peuvent tout à fait être achetées d’occasion. Après un bon décrassage (voir plus bas), elles seront presque comme neuves pour votre bout de chou, avec de grosses économies à la clé.

Comment entretenir les couches lavables ?

Le stockage des couches sales

Les couches sales doivent être stockées à sec, dans une panière aérée de préférence, pour éviter l’accumulation d’ammoniac qui pourrait les endommager.

Le lavage en deux temps d’une couche lavable comment ça marche ?

Je conseille de faire d’abord un rinçage-essorage (1000 tours/minute minimum), à froid, pour éliminer un maximum de matières organiques, de manière à ce que l’eau de lavage ne soit pas trop sale.

Ensuite, il faut lancer un cycle long de type coton, idéalement à 60°C si les couches le supportent (sinon à 40°C), avec un essorage à 1000 tours/minute minimum. Attention, si votre machine est très économe en eau, n’hésitez pas à ajouter un rinçage supplémentaire pour que la lessive soit bien éliminée.

D’ailleurs, puisqu’on en parle, il faudra choisir une lessive pour couches lavables, ou du moins compatible avec. Faire le bon choix est très important pour éviter de vous retrouver avec des couches encrassées, qui auront perdu leur pouvoir absorbant. La lessive ne doit pas contenir de glycérine ajoutée par exemple. Je conseille soit les lessives maison au lierre ou à la cendre, avec ajout de percarbonate de soude dans le tambour, soit les marques Soapix ou Les Petits Bidons, qui sont également saines pour nous et l’environnement.

Notez aussi qu’il est impératif de ne pas ajouter d’adoucissant, même pour le reste du linge, car les résidus dans la machine suffisent à rendre les absorbants imperméables !

Les autres lecteurs ont aussi aimé :  Invendus alimentaire : nous mangeons du périmé et alors ?

LIRE AUSSI : Choisir une culotte de règles

machine à laver les couches

Le séchage : à l’air libre ou au sèche-linge ?

Plus la couche est épaisse, plus elle met de temps à sécher, surtout si les différentes parties ne peuvent pas être séparées (TE1, par exemple). C’est un paramètre à prendre en compte dans vos choix. Lechage à lair libre est préférable mais certaines matières absorbantes supportent tout de même le sèche-linge.

Le décrassage des couches lavables

Si vous achetez des couches d’occasion, ou bien si vous avez constaté un encrassement de vos couches suite à une mauvaise routine, il peut être utile de faire un décrassage. Les signes de l’encrassement peuvent être : des fuites à répétition, des rougeurs et/ou des odeurs fortes inhabituelles.

Dans ce cas, il suffit de faire tremper les couches propres dans un bain d’eau très chaude (entre 50 et 70°C, suivant ce que peuvent supporter les couches) additionnée de percarbonate de soude. Laissez agir pendant au moins 4h, puis faites un rinçage-essorage en machine. L’opération doit être renouvelée autant de fois que nécessaire tant que l’eau de trempage n’est pas claire.

Alors prêts à vous lancer dans l’aventure ? Si vous avez déjà testé, n’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires !

Sources :

https://www.smicval.fr/mon-bebe-zero-dechets/

https://www.consoglobe.com/couches-lavables-vs-couches-jetables-2678-cg

https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2017SA0019Ra.pdf

https://www.60millions-mag.com/2017/01/24/des-residus-toxiques-dans-les-couches-pour-bebes-10917

Si vous avez aimé ce contenu, vous êtes libre de le partager ! :)

Laisser un commentaire