5 conseils pour vraiment lutter contre la pollution numérique
Vous utilisez quotidiennement vos appareils numériques et Internet ? Bien sûr ! Mais avez-vous conscience de leur impact sur l’environnement ? Derrière vos écrans, se cache une pollution invisible considérable. Découvrons ensemble ce phénomène qui impacte notre planète, ses principales sources et comment lutter contre la pollution numérique efficacement.
On parle de quoi ici ?
Qu’est-ce que la pollution numérique ?
Avant tout, voici une petite définition de la pollution numérique. Ce terme désigne l’ensemble des impacts environnementaux provoqués par nos activités en ligne, allant de nos recherches sur Internet jusqu’à la consommation intensive de vidéos en streaming. Chaque interaction avec le numérique compte.
L’impact environnemental du secteur du numérique est considérable. Tout ce que nous faisons en ligne, chaque clic, chaque interaction, consomme de l’énergie. Cette même énergie qui provient de diverses sources, mais majoritairement polluantes, qui émettent du CO2.
D’après un rapport, ce secteur est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. En 2025, ce nombre devrait doubler.
Les principales sources de pollution numérique
Les serveurs informatiques
Tout d’abord, abordons le sujet des data centers, ces grands centres de données qui stockent l’ensemble des informations contenues sur Internet. Ils sont énergivores et ont besoin d’une climatisation constante pour éviter la surchauffe des serveurs. Selon une étude, les serveurs consomment en moyenne, en France, l’équivalent de la consommation énergétique d’une ville de 50 000.
C’est grâce à des serveurs comme ceux-là que l’on peut envoyer des mails ou effectuer des recherches sur le web. Cependant, le nombre de mails envoyés et le nombre de requêtes sur le web mondial est très élevé. Selon un centre de statistique, en 2023, 347 milliards de mails, hors spam, seraient envoyés chaque jour dans le monde. Les mails, surtout avec pièces jointes, peuvent énormément consommer. En effet, selon le simulateur de l’ADEME, 1000 mails envoyés par semaine correspondent à :
- S’il est sans pièce jointe : 27 kilomètres en voiture, 0,9 t-shirt, 0,8 repas avec du bœuf ;
- Si la pièce jointe est de 1 Mo : 264 kilomètres en voiture, 9 t-shirts, 8 repas avec du bœuf ;
- Si la pièce jointe est de 5 Mo : 2577 kilomètres en voiture, 91 t-shirts, 77 repas avec du bœuf.
Comment lutter contre la pollution numérique : la place des réseaux sociaux
Ensuite, parlons des réseaux sociaux : les plateformes qui représentent une grande partie de notre temps d’écran. Eux aussi nécessitent des serveurs ; ils doivent stocker l’ensemble de nos photos, messages et les notifications incessantes. Ceci contribue à la pollution numérique. En France, nous passons en moyenne 2h24 par jour sur les réseaux sociaux. Selon une étude, le temps d’utilisation des réseaux sociaux par an, pour un individu, représente en moyenne 535km dans un véhicule léger.
Le streaming vidéo : le pire du numérique ?
Qui n’a jamais passé des heures à regarder des contenus vidéos en streaming ? Nous sommes une grande majorité à plaider coupable. Cependant, chaque minute passée en ligne a un coût environnemental élevé. Selon un rapport d’une société canadienne, le streaming vidéo représentait en 2019, 60% du trafic global sur Internet et ce pourcentage accroît. Selon un rapport sur l’impact du streaming vidéo sur l’environnement datant de 2018, l’ensemble des vidéos sur Internet (VoD, réseaux sociaux, « tubes » …) générait 305 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an.
Comment lutter contre la pollution numérique grâce au reconditionné ?
Le dernier mais pas des moindres, l’impact de nos équipements numériques. De leur fabrication, à leur utilisation jusqu’à leur obsolescence, ces derniers ont une consommation énergétique élevée. Les appareils électroniques représentent ainsi entre 64% et 92% des impacts environnementaux. Pour tout appareil électronique construit, le volume de matières premières extraits est énorme comparé à ce qu’il faudrait. Et qui dit extraction de ressources, dit émissions de gaz à effet de serre mais aussi potentielle pénurie de ressources non renouvelables.
Si l’on prend l’exemple de la construction d’un ordinateur portable de 2kg :
- 800kg de matières premières seront extraits ;
- 124kg de CO2 générés sur les 169kg émis durant son cycle de vie.
Conseils et actions pour lutter contre la pollution numérique
Maintenant que les principales sources de pollution numérique ont été dévoilées, voici des conseils pour avoir une démarche numérique responsable :
Privilégiez des moteurs de recherche responsables
Certains moteurs de recherche, comme Ecosia, Lilo, Qwant, ou encore Ecogine, ont un impact énergétique moindre. En effet, leurs data centers sont eux, alimentés par des énergies renouvelables et sont conçus pour limiter le refroidissement constant pour préserver les serveurs.
En bonus, pensez à mettre en favoris les sites que vous fréquentez souvent : ceci permet de diminuer l’impact énergétique d’une recherche.
Optez pour un site web éco-conçu
L’éco-conception numérique consiste à prendre en compte les enjeux environnementaux dans la réalisation de son site internet. Sélectionner des polices répandues, choisir un hébergeur qui fonctionne seulement avec des énergies renouvelables, limiter l’utilisation des vidéos, sont des actions qui peuvent être réalisées pour concevoir son site internet de manière plus responsable.
Cela permet de consommer moins d’énergie mais cela contribue également à un chargement des pages plus rapides : ce qui est très important pour une bonne expérience utilisateur.
Adaptez votre consommation sur les réseaux sociaux et de streaming vidéo
L’intérêt ici n’est pas de se priver mais de modifier sa consommation. Certaines astuces existent afin de limiter son empreinte carbone. Vous pouvez baisser la résolution des vidéos, les regarder en Wi-Fi plutôt qu’en 4G ou 5G et désactiver la lecture automatique. Ce sont des gestes simples mais tout de même efficaces.
Désactiver les notifications des réseaux sociaux est aussi une solution pour y passer premièrement, moins de temps, mais aussi cela permet de ne pas surcharger davantage les serveurs.
Achetez des produits reconditionnés
Tout le monde a un moment donné, a besoin de renouveler ses équipements numériques. Cependant, au vu de l’impact énergétique important que représente la fabrication d’un appareil, il ne faudrait pas le changer trop souvent. Mais quand cela est nécessaire, pensez aux produits reconditionnés. En plus d’être souvent moins chers, ils évitent la production de déchets électroniques.
Sensibilisez votre entourage et les entreprises
Maintenant que vous en connaissez davantage sur la pollution numérique, partagez vos connaissances avec votre entourage. Avant de réduire ou d’adapter sa consommation ; il faut déjà prendre conscience jusqu’à quel point nous polluons. Plus la population connaîtra les conséquences de leur utilisation quotidienne du numérique, plus elle sera amenée à vouloir la réduire.
S’inspirer d’actions et de démarches RSE existantes peut représenter un moyen efficace de réduire son impact environnemental, et ainsi à bénéficier de leur connaissances et conseils.
Bonus : zoom sur les réglementations actuelles pour réduire la pollution numérique
Pour terminer sur ce sujet, parlons des réglementations actuelles qui contribuent à réduire la pollution numérique en France :
- Il existe la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), du 10 février 2020 qui vise à lutter contre l’obsolescence programmée et ainsi rallonger la vie des produits. Les mesures qu’elle contient ne sont pas toutes liées au secteur du numérique, puisqu’elle oblige à supprimer la vaisselle jetable dans les restaurants ou encore à supprimer le plastique inutile sur certains objets comme les fruits et légumes à l’unité ;
- Il y a aussi la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique) qui date du 15 novembre 2021 et qui a pour but de limiter le renouvellement des appareils électroniques en renforçant la loi AGEC, en soutenant le reconditionnement et en récupérant le « stock dormant ». Ce terme désigne des produits qui s’écoulent lentement ou qui sont susceptibles de n’être jamais vendus. Ces stocks restent dans des espaces de stockage ou des entrepôts.
Cet article est un article invité sur le blog et a été écrit par Emma